29 septembre 2008
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08:52
...L'homme s'installe à une table contre la vitre embuée du bistrot que délaisse "le taxi" républicain.
De la manche de sa veste il révèle ce chromo qu'il aime tant:
le port de La Rochelle.
Mauve la lumière et parme les ombres. Ocre les tours et tranches d'arc-en-ciel les bateaux. Les villes balnéaires ne sont supportables qu'en hiver ou bien les nuits d'été quand les touristes consentent à dormir un peu.
Le café est bon. Le journal sale, bauge pour des infos que l'homme parcourt sans intérêt. Il s'arrête pourtant sur une photo d'une manifestation au Pays Basque. Penche le journal vers la lumière, déplace de quelques millimètres ses lunettes, se rapproche de l'image, repose les feuilles froissées sur la table d'à coté. Rêve les yeux dans les vagues apprivoisées du port, reprend le journal regarde une dernière fois la photo, remet les feuilles dans l'ordre, les replie délicatement comme une partition de Mozart à restaurer. Paye son café et s'en va.
En tout et pour tout il a dit trois mots:
-bonjour, café, au revoir.
-ça leur écorcherai ce que je pense de dire merçi, a soufflé la patronne en regardant de prés ses ongles carmin...
...C'est qu'il revient de loin disaient les si gentilles infirmières...
...Il va nous faire un joli sourire hein monsieur Jean ?
C'est elles qui l'ont nommé ainsi: Monsieur Jean.
Va pour Jean, Pierre ou Paul? Puisqu'il ne sait plus son nom. Ni son age ni rien d'avant...Pourquoi cette cicatrice sur le coté du cou ?...
Extrait du roman " Le Petit Carnet de Yérévan" HAH
De la manche de sa veste il révèle ce chromo qu'il aime tant:
le port de La Rochelle.
Mauve la lumière et parme les ombres. Ocre les tours et tranches d'arc-en-ciel les bateaux. Les villes balnéaires ne sont supportables qu'en hiver ou bien les nuits d'été quand les touristes consentent à dormir un peu.
Le café est bon. Le journal sale, bauge pour des infos que l'homme parcourt sans intérêt. Il s'arrête pourtant sur une photo d'une manifestation au Pays Basque. Penche le journal vers la lumière, déplace de quelques millimètres ses lunettes, se rapproche de l'image, repose les feuilles froissées sur la table d'à coté. Rêve les yeux dans les vagues apprivoisées du port, reprend le journal regarde une dernière fois la photo, remet les feuilles dans l'ordre, les replie délicatement comme une partition de Mozart à restaurer. Paye son café et s'en va.
En tout et pour tout il a dit trois mots:
-bonjour, café, au revoir.
-ça leur écorcherai ce que je pense de dire merçi, a soufflé la patronne en regardant de prés ses ongles carmin...
...C'est qu'il revient de loin disaient les si gentilles infirmières...
...Il va nous faire un joli sourire hein monsieur Jean ?
C'est elles qui l'ont nommé ainsi: Monsieur Jean.
Va pour Jean, Pierre ou Paul? Puisqu'il ne sait plus son nom. Ni son age ni rien d'avant...Pourquoi cette cicatrice sur le coté du cou ?...
Extrait du roman " Le Petit Carnet de Yérévan" HAH