31 décembre 2008
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09:30
Il est passé entre ici et chez vous.
Un oiseau immense aux ailes déployées.
Un instant j'ai levé la tête de ma sculpture pensant la nuit venue.
Les autres oiseaux se sont tus.
Jean c'est arrêté de lire, Paul de conduire et Lucette de sourire.
Les enfants n'ont plus joués.
Le grand silence où l'on redoute que s'arrêtent les pendules et les battements de coeurs.
Et puis, l'oiseau c'est éloigné.
Le soleil est revenu, Jean à tourné une nouvelle page, Paul à pris un nouveau virage.
Lucette du bout des doigts à lancé un baiser.
Les enfants ont inventés un nouveau jeu.
Ce n'était qu'un oiseau noir. Un nuage, une flaque de tristesse éclaboussée par les pas de l'indifférence.
Maintenant on le connait cet oiseau de malheur.
Alors nous n'aurons plus peur s'il revient en l'an 9.
Ce sont mes voeux.
Pour vous, je le veux. hah
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journal intime
28 décembre 2008
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10:45
Il collectionne les timbres-poste.
Comme d'autres cultivent les fleurs.
Par genre couleur. Par pays et grandeurs.
Le dimanche après-midi en revenant de vêpres,
il s'arrête six minutes devant la vitrine du philateliste J.Babouin
tenant boutique à l'angle de la rue Alphonse Bouglione et de l'impasse des petites vertues.
Là, devant l'étalage il passe de délicieux instants.
Sur les petites plaquettes de feutrine mauve, sommeillent les "îles Maurice" et leurs danseuses fleuries, dent contre dent avec les triangulaires des Somalies aux nichons plantureux.
A leur droite les édentées centenaires palissent d'envie. Au-dessous les petits orgueilleux Suisse et de Wallis et Futuna réunis, attendent leur tour.
Les six minutes écoulées il repart à petits pas précieux qu'un soupir cadence quelquefois, en imaginant le soir prochain quand le lion sortira de la cage, pour tourner dans l'impasse rêvée. hah
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artiste
22 décembre 2008
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09:50
Il est passé en criant:
-on ferme on ferme !
J'ai regardé ma montre, étonné, il fait encore jour, pourquoi fermer ?
-ce n'est pas l'heure j'ai crié
-ça n'fait rien allez on ferme.
-eh dites, j'veux continuer mon boulot
-non-non on ferme je vous dit, on n'y voit plus rien alors, on ferme.
-ben fallait acheter des néons
-y a plus sous, alors on ferme c'est tout.
Je suis sorti, autour de moi, j'entendais
-on ferme on ferme on ferme...
Et toutes ces femmes tous ces hommes sortant de leurs bureaux de leurs usines la tête basse, désespérés sous une froide pluie d'hiver.
Ils ont continués à fermer grilles et volets, éteindre les fourneaux, arrêter les machines.
Il est monté dans sa haute voiture
-hep monsieur, où allez-vous?
-au soleil il a répondu en riant aux éclats.
On est resté sans voix quelques instants, la pluie à redoublée et puis l'orage à éclaté. hah
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humeur
21 décembre 2008
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09:55
On montait on montait on montait et puis,
On descendait on descendait on descendait.
Chacun son tour.
Tandis que Lucette montait, moi je descendais
et quand elle remontait, je redescendais.
C'était le jeu de la balançoire.
Ce que j'aimais le plus était le bref instant d'hésitation, tout en haut, pendant lequel j'apercevais le soleil qui, lui aussi descendait .
Derrière la colline.
Nous avons quittés la balançoire, mais le jeu continu.
Le soleil monte monte monte et puis descend redescend jusqu'au solstice d'hiver.
Nous y sommes.
Dès demain nous allons monter remonter vers le printemps,
et puis...
-Dis monsieur, et après ? hah
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journal intime
20 décembre 2008
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12:20
...Au fait ou sont passés les 50 milliards de dollards volés par ce B. Madoff,
le plus grand escroc de tous les temps ?
Qui sont ses complices?
Peut-être, aussi, quelque banques amies via des "paradis fiscaux" ...
Peut-être.
Sans doute.
Alors après ça, allez parler de morale aux jeunes.
Je veux dire allez-y vous-même, moi je ne peux plus. hah
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humeur
19 décembre 2008
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09:29
Le petit homme dans sa barque regarde au loin son phare ami.
Il laisse sa main caresser l'eau et quelque fois même un dauphin.
Le temps s'écoule sur les vagues, il a un peu le mal de terre...
Et l'océan boit le soleil, le phare allume les mystères.
Il aime bien le petit homme dans sa barque de rêves. hah
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journal intime
18 décembre 2008
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18:33
Un cadeau superbe et rare "ART DU NU"
Aux éditions Patou*
Plus de 400 oeuvres majeures
d'artistes contemporains parmi lesquels
Henri Aram Hairabédian
dans un album 215X305...et c'est en couleur !!!
*voir le lien en bas de page à droite de mon blog: "art du nu"
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artiste
18 décembre 2008
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10:04
La maison est morte.
Nous avons tout vidé.
Comme le ventre d'une volaille.
Autopsie prématurée.
Inventaire indécent.
Expertise tatillonne sordide.
Reste maintenant le silence glacial d'une vie éteinte.
Cendre terrible.
Trace de peu.
Papier jauni, cadre qui n'est plus qu'un dessin.
Empreinte du soleil.
Poussière-souvenirs.
Tout est nettoyé.
Tout est aspiré.
Il ne reste plus rien ont-ils dit.
Ils ne savent pas voir.
Là, entre la plinthe et le mur, cette aiguille qui brille encore, ce sont tes mains sur ta couture.
Cette épingle à cheveux entre les larmes du parquet c'est ton chignon si doux si blanc par le temps caressé.
Sur la plaque du lavabo où goutte un peu de vie, cette poudre de riz qu'un seul doigt redessine c'est ton visage aimé qui s'endort pour toujours dans le reflet tendu du miroir tacheté dévoilant le chagrin d'un enfant.
Ce petit bout de laine dans l'angle d'un volet c'est ton châle frileux sur tes épaules frèles.
Un éclat de sanglot comme écho de ton rire pour avaler les larmes égarées au jardin de ton coeur.
hah
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journal intime
15 décembre 2008
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09:28
La femme que j'aime est toute nue à son piano.
La peau cuivrée, le piano blanc et puis Mozart qui s'évapore sur la terrasse d'une maison couleur de plâtre.
Sur les hauteurs d'une Cyclade face au couchant de la mer calme.
Il est presque le soir.
Bientôt le soleil rouge baise la mer, perce la brume, et cette voile couleur d'écume.
Et je l'entends.
Elle joue à peine maintenant des notes aigues, graines d'amour qu'emporte le vent sur ma sculpture arrêtée.
Le marbre est là, presque immobile.
Je ne sais plus le dessiner.
Je bois une verre de liqueur, le temps tressaille et puis je meurs. 
hah
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journal intime
14 décembre 2008
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15:21
Il est malade.
Couché dans son lit au-dessus de la cuisine.
La fièvre. Même pas la force de s'asseoir. Ni de lire ni de rien.
Il écoute seulement les bruits de la maison synonymes de vie.
Ce petit bruit métallique c'est le couvercle de la bouilloire qu'elle pose sur l'évier.
Ce grincement c'est la porte du placard bleu qui ferme mal.
La porte va revenir en arrière. C'est ça elle grince de nouveau comme une bande magnétique à l'envers.
"Belle" fredonne à peine. Ce n'est pas très gai. Elle est inquiète.
C'est sa façon de respirer avec des fleurs sur les lèvres.
Toc-toc-toc à la vitre de la salle à manger.
Le chien Marcel aboie brièvement une fois et sans grogner.
C'est donc une voisine qui vient aux nouvelles.
Chuchottis.
-Comment il va ?
-ça va ça va il a demandé sa radio.
-je lui ai apporté des radis du jardin, pour... quand il pourra...
-Fallait pas
-Mais si mais si.
Une pie vient se poser sur le rebord de la fenêtre.
Il bouge à peine la tête elle s'envolle. En bas le chat miaule la pendule égrène le silence.
La pluie se met à tomber doucement, puis plus vite.
Le toit en tôle de la remise chante.
...
Il a envie de marcher sous la pluie. hah
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