13 décembre 2009
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18:49
Une pluie lilliputienne abandonne sa dernière goutte dans la cafetière.
Un échantillon d'hélicoptère tourne sur le couvercle de la cocotte minute.
Le vrombissement de la tondeuse électrique annonce le Parc des Princes de mes joues prêt à recevoir le ballon rouge de tes baisers.
Et mes lèvres s'entrouvrent pour accepter le coup au but décisif de ta Coupe d'Amour. hah
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9 décembre 2009
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Il a fait cuire une tarte aux pommes.
La lumière du soir se répand maintenant dans la cuisine comme sur la vitrine de la pâtisserie devant laquelle il passait, en allant à l'école il y a si longtemps.
Il s'est assis devant sa tarte, en a coupé un bon quart, et quand il a mordu dans les pommes tièdes sur la pâte croustillante à souhait, des larmes lui sont venues aux yeux.
Mais c'était sans doute à cause d'une poussière du temps. hah
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22 novembre 2009
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19:28
Cette douce journée d'automne a préservé le silence, entre ciel gris et Décembre.
Dernière ligne calme avant l'année nouvelle.
Assis sur une pierre, il repense aux Cyclades et leurs sirènes de marbre bleu.
Un subtil souffle d'air a délenché l'averse des feuilles mortes, ensevelissant la nudité de son amour pour la vie.
Dans le jardin d'à côté, la voisine a dit, demain il va pleuvoir. hah
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21 novembre 2009
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10:42
Revenant d'un long voyage, il contemplait attristé sa boite aux lettres regorgeant de courriers qu'elle n'avait pas encore eu le temps d'avaler complètement. Il décida de la laisser tranquille quelques jours encore
en souhaitant qu'elle digère, publicités, factures, et autres mauvaises nouvelles.
Au milieu de la nuit il s'éveilla pour bondir vers elle, et sauver in extremis
une lettre d'amour qu'il espérait depuis cent milles ans. hah
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4 novembre 2009
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11:09
Il y a des frères regardant si loin qu'ils offrent de nouveaux horizons.
Il y a le bleu de la voûte céleste, et toutes les couleurs au coeur de l'arc en ciel.
Il y a des labyrinthes où l'on croit se perdre et qui mènent vers soi.
Il y a des outils qui ne blessent pas les mains, mais pansent les plaies.
Il y a des décors pour un petit théâtre sans spectateur.
il y a parfois des comédiens des soufleurs...
...et quelques claques qui se perdent au poulailler.
Il y a un temps pour chaque chose de midi à minuit.
Il y a des cordons des chaînes, et cette liberté dans les offrandes de regards;
il y a des accolades et des signes distinctifs. Il y a l'avenir et le passif.
Il y a des mises à l'ordre et des gardes à vous qui en sont l'inversion.
Il y a des planches, du bois dont on fait les berceaux, les cercueils et les grands brasiers.
Il y a des silences en musique et la musique des silences.
Il y a des excuses sans oboles et des oboles comme excuses.
Il y a des salaires sans chômage, et des grèves pour contempler l'horizon.
Il y a tout ça et tout un univers que je ne sais nommer. hah
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3 novembre 2009
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18:12
Il a fermé les yeux, très fort. Ce n'était que sa chambre et pourtant il a vu (il me l'a juré)
il a vu les jardins d'Arménie.
Il a ouvert la bouche, très grand. Ce n'était qu'une pluie de Novembre et pourtant il a bu
(il me l'a juré) il a bu à la source de l'Araxe.
Il a ouvert ses oreilles, très bien. Ce n'était que le vent sur la plaine, il a entendu (il me l'a juré) il a entendu des chants vers là-bas, en s'excusant de n'être pas plus précis.
Il a dit, vers là-bas...Il a tendu ses mains, très haut.
Ce n'était que ses mains (il me l'a juré) parmi trois millions de mains.
Il a ressenti une profonde douleur quand ils lui ont coupé. Il me l'a juré. hah
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24 octobre 2009
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16:36
Les feuilles sont parties avec le dernier orage.
Il reste une seule pomme rouge
épinglée aux branches tortueuses,
griffant le ciel d'ardoise.
La pluie tout là-bas vers le nord,
emmêle ses gouttes aux rayons du soleil couchant,
dessinant au-dessus du pommier,
un arc-en-ciel très encourageant pour le printemps prochain.
hah
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5 octobre 2009
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23:34
Chaque jour il efface tous les messages de son répondeur après les avoir consulté.
...C'est Gaston, Nini te fait dire de ne pas oublier notre bouff' de samedi...Salut ma poule, alors on te voit plus, t'es mort où t'es pas mort, un coup de bigo nous ferait plaisir, on t'embrasse quand même, c'était Guitou...Bernard,si tu es là répond fais pas le con, tu fais chier un max, t'es jamais là...Bonjour c'est l'entreprise Grouchard à propos de vos travaux, merci de nous rappeler au 0466631632 pour un rendez-vous...Mon petit c'est ton papy j'ai appris pour ta copine et toi, dommage je l'aimais bien; enfin c'est vous qui voyez, allez je t'embrasse et mamie aussi elle t'embrasse...comment ? ah oui, elle te dit d'envoyer une carte du Maroc...
Et puis il y a le sien. Le Sien. Son dernier message, celui qu'il n'effacera pas et qu'il écoute de temps en temps comme un écho immortel. hah
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27 septembre 2009
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16:47
De ce geste de la main qu'elle fit pour caresser sa nuque,
en passant derrière lui, il garde encore l'empreinte.
Personne ne le vit, personne ne le sut mais dès lors, leurs regards vrillés l'un à l'autre, et leurs sourires tendres, nouèrent une histoire qui se termine ainsi.
..."et puis le temps s'enfuit. Un jour une quelconque en le voyant passer sa main derrière son cou lui dit innocemment, as-tu mal à ta nuque ?
-Oui j'ai mal, c'est hélas incurable, personne n'y peut rien". hah
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20 septembre 2009
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18:23
Une feuille se balance entre deux arbres.
Elle ne tombe pas, non madame elle se balance tranquille, sous une brise
matinale.
Je l'ai regardée le temps de boire mon café.
J'ai mis quelques instants à comprendre pourquoi cette jolie feuille échappait à la loi
de la gravitation.
Feuille certes bien légère, mais la loi c'est la loi, personne n'y échappe, tous les gens d'armes
vous le diront.
Et voilà l'explication merveilleuse vous tenant en haleine:
Un fil d'araignée que je baptisais aussitôt Ariane évidemment, la retenait ainsi brillante de rosée
et tendrement rassurante.
Le temps des feuilles mortes est bien venu, mais cette feuille nous dit, rien ne presse,
"au temps suspend ton vol"
il suffit parfois d'un peu d'imagination, comme disait Monsieur Trenet.
hah
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